{"id":2450,"date":"2015-04-16T18:02:01","date_gmt":"2015-04-16T17:02:01","guid":{"rendered":"http:\/\/www.christopherlaird.fr\/?page_id=2450"},"modified":"2015-09-29T16:32:51","modified_gmt":"2015-09-29T15:32:51","slug":"biographie-christopher-laird","status":"publish","type":"page","link":"http:\/\/www.christopherlaird.fr\/biographie-christopher-laird\/","title":{"rendered":"Biographie de Christopher Laird"},"content":{"rendered":"

\u00ab Je le revois, je l\u2019imagine… \u00bb<\/em><\/h3>\n
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Les internautes les plus curieux auront trouv\u00e9 quelques infos \u00e9parses sur\u00a0Christopher Laird, mais jusqu\u2019\u00e0 pr\u00e9sent, aucun espace ne lui \u00e9tait consacr\u00e9.<\/p>\n

Cette injustice est maintenant r\u00e9par\u00e9e et je remercie Christopher pour la\u00a0confiance qu\u2019il m\u2019a accord\u00e9e.<\/p>\n

Le public est versatile, les gloires se font et se d\u00e9font au gr\u00e9 des \u00e9poques et la\u00a0m\u00e9moire collective ne retient que des bribes du flot de cr\u00e9ations d\u2019artistes aux\u00a0carri\u00e8res plus ou moins courtes.<\/p>\n

Il suffit quelques fois d\u2019un seul titre pour remplir une vie, artistiquement et\u00a0financi\u00e8rement. Parfois, une discographie prolifique ne trouve qu\u2019un public\u00a0confidentiel et peu d\u2019\u00e9cho m\u00e9diatique. Chacun trouvera moult exemples qui\u00a0illustrent ces situations.<\/p>\n

Entre ces deux cas de figure, on trouve Christopher Laird : avec une discographie compos\u00e9e d\u2019une vingtaine\u00a0de 45 tours et quatre 33 tours, l\u2019accueil chaleureux d\u2019un vaste public populaire et la couverture m\u00e9diatique\u00a0ad hoc, Christopher avait toutes les cartes en main.<\/p>\n

Ajoutons \u00e0 cela un talent pour \u00e9crire et composer des chansons qui font mouche, une habilit\u00e9 pour les\u00a0habiller en assurant parfois toute l\u2019orchestration, une allure et une voix dont il sait jouer avec beaucoup de\u00a0musicalit\u00e9 ; oui, vraiment, Christopher Laird est sans doute un des chanteurs les plus talentueux et attachant\u00a0de la d\u00e9cennie 70.<\/p>\n<\/div>\n

Et pourtant, 40 ans apr\u00e8s, le public l\u2019a oubli\u00e9.<\/p>\n

Peut-\u00eatre parce qu\u2019\u00e0 un moment, Christopher a manqu\u00e9 un rendez-vous avec son public fran\u00e7ais.<\/p>\n

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Mais commen\u00e7ons l\u2019histoire par le d\u00e9but.<\/p>\n

Christopher Laird nait le 19 d\u00e9cembre 1952 \u00e0 Gen\u00e8ve. Il est le deuxi\u00e8me enfant de Steve Laird et Jacqueline Cummins.<\/p>\n

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Steve est un journaliste et sc\u00e9nariste c\u00e9l\u00e8bre et influant dans les milieux m\u00e9diatique et politique. Les relations de son p\u00e8re ont permis \u00e0 Christopher de rencontrer, alors qu\u2019il n\u2019\u00e9tait qu\u2019un enfant, des personnalit\u00e9s de tout premier plan comme Charles De Gaulle ou John Kennedy. Amoureux de musique et particuli\u00e8rement du jazz, Steve Laird est \u00e0 l\u2019origine de la carri\u00e8re d\u2019artistes tels que Aretha Franklin ou le Golden Gate Quartet. Christopher se souvient de sa rencontre avec St\u00e9phane Grapelli chez le dessinateur Lap, il avait 14 ans.<\/p>\n

Lorsque, quelques ann\u00e9es plus tard, Grapelli a propos\u00e9 \u00e0 Christopher de jouer sur un de ses disques, la chose fut rendue impossible pour une b\u00eate histoire de droits de maisons de disques.<\/p>\n

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Jacky \u00e0 cette \u00e9poque est assistante d\u2019Orson Wells. Elle rejoindra ensuite Jacques Tati, en tant que scripte sur \u00ab Mon oncle \u00bb. Son talent d\u2019\u00e9crivain sera particuli\u00e8rement appr\u00e9ci\u00e9 et reconnu du grand public lors de la parution de son roman \u00ab End of innocence \u00bb en 1961.<\/p>\n

Tr\u00e8s jeune, Christopher s\u2019int\u00e9resse \u00e0 la musique. Le piano de son p\u00e8re constitue son premier contact musical mais c\u2019est la guitare qu\u2019il commencera \u00e0 l\u2019\u00e2ge de 12 ans. Rapidement, le jeune Christopher jouera sur les terrasses de caf\u00e9. Pas tr\u00e8s bien, mais l\u2019aplomb de ce pr\u00e9-ado lui permet d\u2019attirer la sympathie de ce public improvis\u00e9. \u00c0 cette \u00e9poque, il chante du Dylan ou du Donovan, ses r\u00e9f\u00e9rences musicales sont \u00e0 chercher vers la folk song am\u00e9ricaine.<\/p>\n<\/div>\n

Et puis il compose \u00e9galement quelques titres. Les m\u00e9lodies viennent facilement, les textes aussi, tout d\u2019abord en anglais, Christopher les transcrit ensuite en fran\u00e7ais.<\/div>\n

Un am\u00e9ricain \u00e0 Paris<\/em><\/h3>\n
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Lors d\u2019une vir\u00e9e \u00e0 Paris, une amie lui sugg\u00e8re de passer une audition dans une maison de disque. Dans le bottin, ils trouvent l\u2019adresse de Vogue, la maison de disque de Dutronc et Antoine. Le rendez-vous est pris, plus comme un malentendu, mais qu\u2019importe : quinze jours plus tard, Christopher Laird est recontact\u00e9 pour envisager les premiers enregistrements. Nous sommes en 1969 et Christopher a 17 ans.<\/p>\n

Un premier 45 tours avec le titre \u00ab Tes chaussettes sont \u00e0 l\u2019envers \u00bb lui offre un premier succ\u00e8s. Puis sortent les titres \u00ab Moi et ma petite amie \u00bb et \u00ab Alleluia en pyjama \u00bb. Les radios bombardent ce titre qui devient d\u2019ailleurs num\u00e9ro 1 au Canada. S\u2019ensuit le titre \u00ab Je m\u2019en vais \u00e0 New York \u00bb. La presse est dithyrambique, on jauge le jeune prodige, le compare \u00e0 Polnareff, lui promet une grande carri\u00e8re. Confort\u00e9 dans le choix de son poulain, Vogue lui fait enregistrer un premier 30 centim\u00e8tres. Ce sera \u00ab Yes, I declare \u00bb paru en 1971 avec 13 titres dans le plus pur jus Lairdien.<\/p>\n<\/div>\n

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Christopher partage avec les Martin Circus le m\u00eame directeur artistique, G\u00e9rard Hug\u00e9, ainsi que les m\u00eames musiciens. Christopher compose, \u00e9crit et assure les guitares, basses, percussions, kazoo, washboard… L\u2019enregistrement est r\u00e9alis\u00e9 en deux semaines. Dans cet album, Christopher ose tous les m\u00e9langes : pop-folk d\u00e9glingu\u00e9e, country, ballades, marches militaires, berceuses \u00e9tranges…<\/p>\n

Vogue donne carte blanche \u00e0 G\u00e9rard et Christopher ; il faut dire que les chansons ont \u00e9t\u00e9 rod\u00e9es en gala et le public adh\u00e8re au style d\u00e9jant\u00e9 du jeune homme-orchestre tel qu\u2019il apparait dans le scopitone de \u00ab Moi et ma petite amie \u00bb produit la m\u00eame ann\u00e9e.<\/p>\n

Port\u00e9 par le succ\u00e8s des quatre 45 tours pr\u00e9c\u00e9dents, l\u2019album re\u00e7oit un bon accueil aupr\u00e8s du public fran\u00e7ais et canadien. Christopher doit encore transformer l\u2019essai pour devenir un chanteur incontournable… Et les occasions viendront.<\/p>\n<\/div>\n

En 1972, sa chanson \u00ab Suivez-moi lady \u00bb est s\u00e9lectionn\u00e9e pour participer \u00e0 la Rose d\u2019Or. Ce concours n\u2019\u00e9voque plus rien pour les jeunes g\u00e9n\u00e9rations mais il avait une vraie importance \u00e0 l\u2019\u00e9poque en terme de visibilit\u00e9 et de notori\u00e9t\u00e9.<\/div>\n

\u00ab Petit homme, tu resteras prisonnier de l\u2019immensit\u00e9… \u00bb<\/em><\/h3>\n
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Mais c\u2019est en 1973 que sort le titre qui fera de Christopher un vrai chanteur populaire. \u00ab Petit homme \u00bb fait l\u2019unanimit\u00e9 dans les radios, son matraquage sur les ondes propulse le titre en t\u00eate des hits parades. Il s\u2019en \u00e9coule un million.<\/p>\n

\u00ab Petit homme \u00bb marque une \u00e9tape dans la carri\u00e8re du chanteur. Le morceau est une ballade, il est donc moins sautillant que les succ\u00e8s pr\u00e9c\u00e9dents. La voix est plus pos\u00e9e, les arrangements plus enveloppants. Vogue et G\u00e9rard Hug\u00e9 orientent Christopher vers un style plus universel sans toutefois le travestir.<\/p>\n

Christopher a 20 ans et en plus d\u2019avoir fait ses preuves en tant qu\u2019auteur compositeur et interpr\u00e8te, il a aussi le physique, l\u2019exotisme et le sourire qui vont bien.<\/p>\n<\/div>\n

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L\u2019heure n\u2019est plus aux analyses musicales auxquelles se pr\u00eatait le journaliste A.G. Aknin dans Pop Music.Tous les pr\u00e9textes sont bon pour faire du papier dans les magazines des teenagers et Christopher se pr\u00eate volontiers au jeu qui fera les pages color\u00e9es de Salut les Copains, Ok, Podium, Hit, St\u00e9phanie, Mademoiselle \u00c2ge Tendre, Formule 1, Fleur Bleue… on le voit poser pour des jeux-concours, pr\u00e9senter des gadgets, des v\u00eatements, des v\u00e9los, etc.<\/p>\n

Le star system n\u2019a fait qu\u2019une bouch\u00e9e du petit homme et de ses \u00ab 56 kg de bonne humeur \u00bb (SLC). Il n\u2019emp\u00eache que Christopher Laird est \u00e0 l\u2019aise dans cet exercice et enchaine plus encore les succ\u00e8s, les galas et les passages t\u00e9l\u00e9.<\/p>\n<\/div>\n

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En 1974 sortent deux titres embl\u00e9matiques de la carri\u00e8re du chanteur : \u00ab Je la revois, je l\u2019imagine \u00bb et \u00ab Un clown ne pleure pas \u00bb.<\/p>\n

Et l\u2019accueil de son public est suffisamment enthousiaste pour envisager la sortie d\u2019un deuxi\u00e8me album dans lequel figurera les derniers succ\u00e8s et quelques in\u00e9dits. G\u00e9rard Hug\u00e9 assure toujours la direction artistique, la femme de celui-ci, Evelyne Courtois (qui avait s\u00e9vi en tant que chanteuse sous le nom de Pussy Cat dans les ann\u00e9es 60) lisse les textes de Christopher qui a l\u00e2ch\u00e9 le kazoo mais qui reste ici encore multi-instrumentiste pour l\u2019enregistrement de ce disque.<\/p>\n

Lorsque Christopher n\u2019est pas en studio ou en gala, il joue et chante avec ses amis, loin des strass et des projecteurs : Jean-Michel Caradec, Jo\u00ebl Dayd\u00e9, Pierre Groscolas, Serge Koolen, Georges Brassens…<\/p>\n

\u00ab Georges, que faut-il faire pour durer dans la chanson ? \u00bb lui demande Christopher ? Et Brassens de r\u00e9pondre : \u00ab il faut manger des patates \u00e0 l’eau, plus on mange des patates \u00e0 l’eau et plus \u00e7a marche ! \u00bb<\/p>\n<\/div>\n

\u00ab C\u2019est un amour fou, c\u2019est un enfer au paradis… \u00bb<\/em><\/h3>\n
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Au tournant des ann\u00e9es 75-76 sortent trois 45 tours. \u00ab Elle est venue dans ma chanson \u00bb, extrait de l\u2019album, puis \u00ab Des tartines de baisers \u00bb et \u00ab Vivre une page d\u2019amour \u00bb qui sera choisie pour la pr\u00e9s\u00e9lection de l\u2019Eurovision 1976. Mais c\u2019est Catherine Ferry qui partira aux Pays-Bas d\u00e9fendre les couleurs fran\u00e7aises.<\/p>\n

Qu\u2019importe, les titres marchent bien, vocalement, Christopher est plus \u00e0 l\u2019aise que jamais dans les chansons rythmiques comme dans les ballades et agr\u00e9mente les unes avec ses onomatop\u00e9es caract\u00e9ristiques, les autres avec des passages en voix de t\u00eate faciles et \u00e9l\u00e9gants.<\/p>\n

Ainsi, Christopher Laird s\u2019installe dans le panorama de la vari\u00e9t\u00e9 fran\u00e7aise.<\/p>\n

Trop peut-\u00eatre \u00e0 son go\u00fbt : il n\u2019a que 24 ans et n\u2019a pas envie de s\u2019engoncer dans un carcan musical trop r\u00e9ducteur.<\/p>\n

Mais le moment des remises en question n\u2019est pas venu.<\/p>\n

Fin 1976 pourtant, un quatorzi\u00e8me 45 tours pr\u00e9figure un nouveau tournant dans la carri\u00e8re du chanteur. On retrouve en effet un Christopher Laird plus authentique, surtout dans le titre \u00ab Sur mon \u00e9toile \u00bb qui sera repris sur le troisi\u00e8me album.<\/p>\n<\/div>\n

\u00ab L\u2019immensit\u00e9 d\u2019un r\u00eave sans voile et l\u2019envie de d\u00e9coller… \u00bb<\/em><\/h3>\n
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Questionn\u00e9 sur ses projets de sc\u00e8ne dans une interview de 1975, Christopher r\u00e9pondait : \u00ab L\u2019Olympia, \u00e7a ne signifie plus rien, tout le monde y passe… \u00bb. Il n\u2019emp\u00eache que lorsqu\u2019Adamo lui propose de l\u2019accompagner au printemps 77 pour 15 jours sur les planches de Bruno Coquatrix, Christopher ne dit pas non !<\/p>\n

Il lui fallait de nouvelles chansons, un nouvel album.<\/p>\n

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Ce troisi\u00e8me album s\u2019est fait dans la pr\u00e9cipitation et c\u2019est, semble t\u2019il, une condition qui sied bien \u00e0 Christopher Laird ! Fini la collaboration avec Evelyne Courtois, Christopher peaufine tout seul les textes. \u00c0 l\u2019instar de \u00ab Sur mon \u00e9toile \u00bb, les chansons sont d\u2019une po\u00e9sie l\u00e9g\u00e8re et les arrangements sont confi\u00e9s \u00e0 Eddy Schaff. Mais Christopher se r\u00e9serve le soin d\u2019habiller tout seul 5 chansons sur les 13 que compte l\u2019album. Cette pr\u00e9cision est d\u2019ailleurs indiqu\u00e9e au dos du disque comme pour dire \u00ab Christopher peut s\u2019occuper de tout, tout seul ! \u00bb.<\/p>\n

Cet album r\u00e9v\u00e8le en tout cas une envie d\u2019autonomie de la part de Christopher Laird. Sa libert\u00e9, il la prendra en quittant Vogue la m\u00eame ann\u00e9e, sans imaginer alors qu\u2019il laissait derri\u00e8re lui une famille qu\u2019il ne retrouverait nulle part ailleurs…<\/p>\n

Mais Christopher fait toujours les choses \u00ab au feeling \u00bb et apr\u00e8s quelques pourparlers avec AZ et CBS, il retiendra Polydor pour la parution de son nouveau single \u00ab Lola dans sa Talbot \u00bb en 1978. Le titre est efficace et avec \u00ab La top star du Maroc bar \u00bb en face B, on tenait l\u00e0 les pr\u00e9mices d\u2019un nouvel album… Mais, faute de promo, le titre n\u2019a pas trouv\u00e9 son public et la collaboration avec Polydor s\u2019arr\u00eata l\u00e0.<\/p>\n

Christopher rebondit d\u00e8s l\u2019ann\u00e9e suivante avec une \u00e9quipe de cadors : Jean Renard, son nouveau producteur le fait signer chez Philips pour \u00ab Break ok dawn \u00bb, arrang\u00e9 par Herv\u00e9 Roy. Si Christopher nous a habitu\u00e9 depuis le d\u00e9but de sa carri\u00e8re \u00e0 chanter quelques titres dans sa langue natale, c\u2019est la premi\u00e8re fois qu\u2019il sort un 45 tours en anglais pour son public hexagonal. L\u2019accueil est mitig\u00e9 et si ce titre disco marche bien dans les clubs et discoth\u00e8ques, il \u00e9loigne un peu plus encore Christopher des fans du \u00ab Petit homme \u00bb… Mais \u00e0 ce moment l\u00e0, il est quelque peu lass\u00e9 de la vari\u00e9t\u00e9 fran\u00e7aise et a envie de s\u2019orienter vers l\u2019international.<\/p>\n<\/div>\n

\u00ab Je reviens dans une minute… \u00bb<\/em><\/h3>\n

Christopher aime les s\u00e9ances studios.<\/p>\n

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Et en la mati\u00e8re, c\u2019est en 1981 qu\u2019il va conna\u00eetre l\u2019 exp\u00e9rience la plus \u00e9panouissante de sa carri\u00e8re. Ingo Schantz lui propose de produire un album pour Rockoko production. Le disque sort chez Teldec et sera enregistr\u00e9 en Allemagne. 14 titres enregistr\u00e9s en 14 jours ! \u00ab Je ne me suis jamais autant donn\u00e9 ! \u00bb se souvient Christopher. Le r\u00e9sultat est \u00e0 la hauteur de son enthousiasme !<\/p>\n

On retrouve un Christopher Laird, d\u00e9barrass\u00e9 de tous ses carcans, qui nous livre un album r\u00e9solument plus rock mais sans jamais se d\u00e9partir de son sens inn\u00e9 de la m\u00e9lodie.<\/p>\n

Vogue nous avait pr\u00e9venu 4 ans plus t\u00f4t : Christopher sait tout faire et il nous le prouve ici ! En plus de la composition et de l\u2019\u00e9criture, il assure l\u2019int\u00e9gralit\u00e9 des voix et des instruments. Le r\u00e9sultat est un trente centim\u00e8tres d\u2019excellente facture qui fonctionnera bien en Allemagne ainsi qu\u2019en Grande Bretagne.<\/p>\n

Mais, absurdit\u00e9 de la distribution, le disque ne franchira pas les fronti\u00e8res fran\u00e7aises.<\/p>\n

Comme la guigne est contagieuse, la boite de prod. fait faillite et la carri\u00e8re de ce disque est de fait \u00e9court\u00e9. Si Christopher ne devait avoir qu\u2019un seul regret \u00e0 cette \u00e9poque, c’est de ne pas avoir r\u00e9pondu favorablement \u00e0 l\u2019invitation de Johnny Hammond, un ami de son p\u00e8re et producteur des premiers disques de Bob Dylan et de Leonard Cohen, qui lui propose alors de le produire aux \u00c9tats-Unis. Mais Christopher est d\u00e9j\u00e0 charg\u00e9 de famille. Son fils ain\u00e9 Terry est n\u00e9 en 1976. Christopher a deux autres enfants : Lucy, n\u00e9e en 1990 et Eliot en 1997.<\/p>\n

Pendant ce temps, en France, le panorama musical change. Les ann\u00e9es 80 vont voir d\u00e9bouler Goldman, Myl\u00e8ne Farmer, Jeanne Mas… Toute la vari\u00e9t\u00e9 fran\u00e7aise est un peu chamboul\u00e9e : les valeurs s\u00fbres gagnent leurs lettres de noblesses, comme Souchon, Cabrel, Jonasz, les interpr\u00e8tes les plus frapp\u00e9s du sceau des ann\u00e9es 70 tombent en d\u00e9su\u00e9tude, puis retournent dans l\u2019anonymat, tels Pierre Charby ou Patricia Lavilla.<\/p>\n

M\u00eame Claude Fran\u00e7ois a \u00e9t\u00e9 ringardis\u00e9 pendant toute la d\u00e9cennie 80 avant de gagner son Panth\u00e9on.
\nDans cet univers en pleine mutation, Christopher reste inaudible…<\/p>\n

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En 1983 sort chez Polydor \u00abTwo steps backwards \u00bb qui aurait m\u00e9rit\u00e9 un peu plus de consid\u00e9ration et en 1985, Jean Lahcene, le producteur des Forbans, mise sur \u00ab Venez toutes chez moi \u00bb, un titre qui, si les programmateurs avaient daign\u00e9 le passer, aurait sans doute raviv\u00e9 le souvenir qu\u2019on gardait de Christopher Laird : l\u00e9ger, dr\u00f4le, inventif… peut-\u00eatre un peu trop sage aussi, d\u00e9sabus\u00e9 sans doute de savoir ne rien devoir attendre de plus avec cette nouvelle bouteille \u00e0 la mer jet\u00e9e \u00e0 un public qui l\u2019a d\u00e9j\u00e0 oubli\u00e9. L\u2019exub\u00e9rance lunaire de Christopher Laird n\u2019habite pas ce disque sur la pochette duquel il porte un cadenas autour du cou, comme pour signifier son asservissement \u00e0 je ne sais quelle triste destin\u00e9e de l\u2019oubli.<\/p>\n

Cette chanson l\u00e0, c\u2019est accompagn\u00e9 d\u2019une guitare, d\u2019une grosse caisse et d\u2019un kazoo qu\u2019on aurait aim\u00e9 l\u2019entendre interpr\u00e9t\u00e9e par Christopher. Comme il y avait 15 ans et que l\u2019aventure commen\u00e7ait…<\/p>\n

On voudrait presque oublier l\u2019ultime galette de 1991 de chez Trema. Non pas que \u00ab Esther, Jennifer \u00bb soit mauvaise, mais dans le flot de productions plus ad\u00e9quates et mieux calibr\u00e9es – car la musique est devenue alors un v\u00e9ritable business qui r\u00e9pond \u00e0 des codes marketing aux r\u00e9f\u00e9rentiels \u00e9tablis par des cabinets d\u2019audit- le titre passe \u00e9videmment inaper\u00e7u.<\/p>\n

Dans ce disque, c\u2019est la pochette qui nous en raconte plus que son contenu : Christopher Laird, vieilli sur une photo noir & blanc, o\u00f9 seuls ses yeux sont toujours aussi bleus. le sourire pinc\u00e9, il semble nous dire \u00ab bye ! we had a good laugh !<\/em> \u00bb …<\/p>\n

Christopher never returned.<\/p>\n

Marc Dubouchet \/ 2015<\/strong><\/p>\n<\/div>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

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